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Plateforme pour l'industrie métallurgique et sidérurgique
Il faut agir pour maintenir la production d’acier et des millions d’emplois en Europe
Axel Eggert

Il faut agir pour maintenir la production d’acier et des millions d’emplois en Europe

L’avenir d’une UE forte et résiliente ne peut être forgé qu’avec de l’acier fabriqué en Europe. L’acier européen à faible teneur en carbone joue un rôle stratégique car il permet une économie Zéro Net, mais il est aujourd’hui confronté à des vents contraires provenant des prix élevés de l’énergie, de la concurrence déloyale, de la surcapacité mondiale et de l’augmentation des coûts unilatéraux du carbone.

En 2023, la production européenne d’acier brut sera la plus faible jamais enregistrée, ce qui entraînera la fermeture d’un certain nombre d’usines et aura de graves conséquences pour les travailleurs. Garantir les conditions de viabilité à court terme et de décarbonisation du secteur de l’acier doit de toute urgence figurer en tête de l’agenda de l’UE. L’UE et ses États membres ont lancé un certain nombre d’initiatives ces dernières années pour encourager et soutenir la transition industrielle de l’Europe vers la neutralité carbone. 

Toutefois, les véritables goulets d’étranglement demeurent. Il s’agit notamment de l’approvisionnement en énergie à faible teneur en carbone à des prix compétitifs au niveau international, de la création de marchés de premier plan pour l’acier vert européen et de mesures visant à remédier à l’énorme surcapacité à forte intensité de carbone sur le marché mondial de l’acier. Nous exhortons donc les décideurs politiques à prendre des mesures rapides pour préserver la production d’acier dans l’UE, ainsi que les millions d’emplois de haute qualité qui y sont associés.

Le Green Deal devrait permettre d’atteindre des objectifs climatiques ambitieux tout en garantissant la poursuite de la prospérité. L’intégration économique européenne s’est construite avec l’acier, l’épine dorsale des chaînes de valeur de la production européenne. Nous sommes convaincus que l’avenir de l’Europe et de son secteur des technologies propres ne peut être forgé qu’avec l’acier vert européen. Ce dialogue européen est la première initiative majeure dans ce sens et nous espérons qu’il sera poursuivi et suivi de mesures concrètes. Nous plaidons en faveur d’un Green Deal Steel depuis 2020. Le moment est venu d’en faire une réalité.

Le secteur européen de l’acier, comme le reconnaît la Commission, est le premier au monde en matière de décarbonisation, avec environ 60 des 80 projets à faible émission de carbone prévus dans le monde. Cependant, les besoins en investissements s’élèvent à 31 milliards d’euros et les dépenses opérationnelles à 54 milliards d’euros, soit un total de 85 milliards d’euros. Mais la position de leader de l’industrie sidérurgique de l’UE dans la course au zéro net est menacée par des prix de l’énergie quatre à six fois plus élevés que ceux des concurrents européens qui bénéficient également de subventions publiques. 

Il existe cinq lignes d’action que la politique de l’UE devrait aborder, comme le souligne le Manifeste du secteur 2024-2029 : 

  • rationaliser les politiques industrielles vertes communes dans tous les domaines politiques qui encouragent l’investissement ; 
  • promouvoir l’accès à une énergie sans combustible fossile abordable, tout en donnant la priorité à l’utilisation de l’hydrogène dans les secteurs présentant le plus fort potentiel de réduction des émissions de CO2 ;
  • mettre en œuvre des politiques commerciales solides basées sur la réciprocité pour lutter contre les pratiques déloyales ;
  • mettre en œuvre un mécanisme efficace d’ajustement carbone aux frontières afin de maintenir l’avantage concurrentiel de l’acier de l’UE sur les marchés d’exportation ; garantir l’accès aux matières premières essentielles, y compris la ferraille, et encourager la circularité ;
  • fournir une formation adéquate et des opportunités académiques pour les jeunes talents et pour (ré)éduquer la main-d’œuvre.

Nous appelons la Commission et les décideurs politiques de l’UE à poursuivre le dialogue avec l’industrie sidérurgique et à créer d’urgence les conditions adéquates pour permettre la transition. Il est dans l’intérêt stratégique de l’UE de veiller à ce que l’acier à faible teneur en carbone soit fabriqué en Europe.    

Axel Eggert
Directeur général de l’Association européenne de l’acier EUROFER

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